Gros Poucet

(ou « Quand nous étions des vaches »)

création août 2011 (pour les Rencontres professionnelles de Huy)

« Gros Poucet », c’est un conte pour aujourd’hui, 3 enfants se rêvent Superman, 3 enfants avec leurs rêves et leur cruauté. C’est l’histoire d’un Gros Poucet dont on se moque, que ses frères envoient se chercher dans le monde, à la rencontre de son étoile, de sa chance, 3 comédiens pour jouer tous les rôles d’une errance entre quête de soi et dangers du monde, … Gros Poucet finira par revenir parmi les siens…chargé d’expériences, connaissances, fruits surprenants…
Catherine Simon, mai 2011

« Quand j’avais 6 ans, je n’avais pas beaucoup de jouets. Je jouais avec des vieilles cassettes audio et en faisais un château, et autour de ce château, j’inventais une histoire. Seul dans une chambre. Parfois mon histoire dépassait le château et allait se balader dans le salon, je n’arrivais plus à contrôler mon histoire. Je veux dire par cela que j’ai toujours une envie de partir de peu pour arriver à quelque chose d’inattendu, de dense, et à quoi on pourrait me dire qu’il est impossible que cela ait démarrer juste avec un château de cassettes ! » 
(Mohamed Bari, porteur de projet) 

Texte et mise en scène : Mohamed Bari
Avec : Anaïs Allais, Jean-Paul Fréhisse et Seloua M’Hamdi
Aide à la dramaturgie : Didier de Neck, Julie Nayer et Ivan Vrambout
Scénographie, costumes et éclairages : Mohamed Bari 
Construction du décor : Chafik Bencherqui
Montage du film : Antonin De Bemels
Régie : Mohamed Bari

Pourquoi cette histoire ?
J’ai pensé à ma fille de six ans me demandant 
« – Papa comment tu es arrivé dans ce pays ? »
Alors, j’ai beaucoup réfléchi 
Comment raconter ma vie à ma fille de 6 ans avec des choses simples
C’est pour ça que j’ai écrit Gros Poucet 
Pourquoi ce titre ?
Quand j’étais petit, 5ans, 6 ans 
Chaque fois que ma maman voulait me faire quelque chose (retirer les poux de mes beaux cheveux par exemple) 
Elle devait me raconter une histoire
Et comme j’avais un nombre infini de poux dans mes cheveux 
Et que ma maman ne connaissait pas le même nombre d’histoires
Elle en inventait 
Et elle leur donnait un titre existant à moitié 
Pour prouver que l’histoire existait déjà
Ça donnait parfois des titres comme « Gros Poucet »
« Aladin au pays des merveilles »
Moi je savais que c’était des histoires inventées
Mais je ne le lui ai jamais dit 
Quand j’étais petit, 7 ans 
Le premier film que j’ai vu avec mon père 
C’était Casablanca
Après le film 
Je suis sorti du cinéma en courant
Mon père m’a suivi et m’a arrêté
Tu es fou, pourquoi tu cours ?
Je vais écrire l’histoire de ma ville avant que je ne l’oublie
Mon père m’a regardé et il m’a dit que ce n’était pas notre vraie ville dans le film
C’est réinventé.
J’étais déçu, mais j’ai quand même écrit l’histoire de ma ville Casablanca 
Avec les yeux d’un enfant 7 ans.
Quand j’étais petit, 7 ans et demi
J’étais gros mais j’avais des beaux cheveux.