Équipe

de haber la cimarra, qui signifie en espagnol “faire l’école buissonnière », le terme est exclusif à l’expression. Ceux qui n’allaient pas à l’école, qui n’apprenaient pas à lire et à écrire, se sentirent libres de créer des mots.
Il s’agira d’ailleurs des mêmes que ceux qui feront les ateliers. Des élèves édifiants et des maîtres ignorants qui apprennent ensemble. À partir de nous tous – dans les derniers buissons de la ville, qui brassent encore quelques liens officieux – nous créerons notre
langage, nos techniques et notre groupe.
Par la voix, par le souffle et par le corps, nous trouverons nos réponses, nos équilibres et nos idées.
Nous ne sommes pas pour l’école parce que nous sommes pour l’enseignement.

Cimarra dérive de cimarrón qui désigne un animal domestique redevenu sauvage. Le terme fut employé aussi pour un marin déserteur ou un esclave fugitif.
C’est aussi une qualité de l’amazigh, littéralement “homme libre”, celui des montagnes de l’Atlas, qui cultivait les cimes avant même le début de l’histoire.
Synonyme aussi de “maquisard”, celui qui résiste dans le maquis, caché dans les buissons, avec la nature.
C’est au rang de ces figures vivantes et libres que nous voulons élever l’humanité entière. Nous sommes une tribu en siba, en dissidence. Faite de danseurs, d’actrices, de chanteurs, de dessinatrices, de cuisiniers, de filmeuses… Autant de décalés, de désertrices, d’invalidés. Différents, singuliers, affranchis !
Nous ne voulons plus de hiérarchie car nous voulons être libres.

L’origine du mot, c’est la cime, le sommet de la montagne, là où la nature est encore sauvage. On y retourne si notre monde devient trop humain, pour retrouver la nature ou pour se rapprocher du ciel. Ici aussi on voudrait élever l’humanité !
La nature comme le monde, comme le terrain aussi ou comme des territoires à défricher, à arpenter, où s’installer. Laisser les faunes et les flores se développer, admirer leur diversités et leur vigueur.
Il en sera de même pour notre nature à chacun, pour notre liberté collective. Le mot d’ordre de Flores Magón est le nôtre : Tierra y libertad !
Nous ne voulons plus, la ville ou la campagne, mais nous voulons, la ville et la campagne.

Nous voulons prendre la cime, nous sommes cimarra.